8 DE ABRIL DE 1987 2615
quando ela se compromete na solução dos problemas que o progresso e a promoção social impõem, sentimos que a justiça não anda longe e empolgamo-nos com o serviço que lhe prestamos.
A preciosa e desejada presença de V. Ex.ª entre nós e mais um estímulo à consciência do mandato que lambem nós possuímos para promover a justiça, para afirmar a liberdade, para realizar democracia.
É por tudo isto e tudo o mais que não soubemos dizer que, em nome do Parlamento de Portugal e no meu próprio nome, vos saudamos com a maior admiração e profundo respeito.
Aplausos gerais
O Sr. Presidente: - Tem a palavra S. Ex.ª o Sr. Presidente da República Francesa
Aplausos gerais de pé
O Sr. Presidente da República Francesa (François Mitterrand): - Monsieur le Président de l'Assemblée de la Republique, de vous entendre parler de la France, comme vous l'avez fait, je me sentais plus honoré encore de prendre la parole devant votre Assemblée.
Après mes entretiens avec le Président Mário Soares, avec le Premier-Ministre, Monsieur Cavaco Silva, c'est à travers ces élus, c'est au peuple do Portugal que j'apporte ici le salut du peuple Français et l'expréssion de son amitié fraternelle.
Mesdames et messieurs, nos deux peuples se connaissent pour s'être souvent croisés, au long de notre Histoire. Ils sont portés, l'un vers l'autre, par un courant de sympathie indéniable, qu'aucun conflit circunstanciel n'a jamais alteré.
Personnellement, je l'avoue, j'ai plaisir à me retrouver dans ce foyer de le démocratie qu'est une Assemblée Parlamentaire. El c'est la troisiéme fois que je suis ici dans ces lieux - la première, pour une rencontre de ce tipe; la deuxiéme, pour assister à l'investiture du nouveau President de la Republique.
J'ai moi-même, vous l'avez rappelé, Monsieur le President, pendant 35 ans siége dans les assemblées de mon pays. C'est dire que je connais, comme vous-même, la grandeur et los servitudes de cette fonction. Et j'y ai acquis la conviction que le système representatif et pluralisle n'est pas un accident de l'Histoire, mais l'aboutissement d'une evolution vers laquelle ont tendu les hommes épris de liberte.
Cest le seul regime, je le crois, qui conçoive le pourvoir comme fonction et non comme proprieté, qui accepte les risques et les défis do l'alternance, qui favorise l'expression des contradictions et la conclusion dos synthèses. L'actualité de tous les jours nous rappele qu'il ne s'agit pas d'un luxe de privilegies, mais d'unc référence universelle et que bien dos peuples. Las das sauveurs qui se proposent, aspirent aux libertés du pluralisme, l'Histoire recente du Purtugal, de ce point de vue, est un réconfort pour vos amis.
En France, nous avons suivi, avec passion, touts les evenements que ont marqué voitre peuple depuis bientôt une quinzaine d'annés. Ils ont donné le signal dautres événements, d'un mouvement qui a gagné d'autres pays, l'Europe du Sud, le Continent Latino-Américaim. Et à mon sens, cette résurgence démocratique n'est pas le fruit du hasard: là où il y a des peuples couragens et des dirigeants volontaires, rien de ce qui s'éloigne de la dcmocratie est irreversible.
Certains d'entre vous, au temps de l'existe, ont du connaitre des épreuves. Certains ont trouvé chez nous l'accueil qui leur étail du ils conduisent aujourd'hui, pour un grand nombre, les destinnés du Portugal sur la voix du droit et de la liberté: il y a de quoi, mesdames et messieurs, garder confinance.
Ayant rétabli dans leur intégrité les valeurs démocratiques, le Portugal a regagné au sein de la famille européene le rang que son histoire, sa culture, la volonté de son peuple lui confère de droit. Tandis que conveneue de la nécéssité pour l'Europe d'assurer la cohésion de ces peuples, la France de son côté a souhaité que le Communauté s'elargisse. Nous connaissons vos préocupations, nous saluons vos éfforts et les réussites de développement de votre economie, la modernisaiton de votre appareil do production.
Cela rend possible l'entreprise dans laquelle nous sommes liés: l'Europe est, désormais, notre horizon commun. Ceux qui, obnubilés par les difficultés immédiates et la lenteure apparente dos progrés, parfois mêmo les reclus, s'abandonnent à des considerations moroses sur la capacité des Européens à s'unir, manquent à mon avis do conscienc historique et do sens de la durée. Ils oublient tout simplement d'où l'on vient. Ils oublient un passé pourtant proche - les hommes de ma génération en ont été les témoins et les acteurs - passé de divisions, de querelles, de guerres, de haines, do destructions. Au fond la paix et l'entente sont des idées neuves en Europe. Au moment où se constituaient, au XIX éme siècle, les deux grands empires qui dominem le monde, l'Europe éxaltait ses identités nationales. Mais le génre de l'Europe réside prccisement dans son aptitude à retourner les contraintes linguistique, géographiques et autres comme autantam de chances à faire valoir?
Qui fera un jour le bilan des retards que nous aurions subis si la Communauté n'avait pas existé? Sans union douanière combien de crises auraient dégéneré en protectionnismes tous? Quelle serait aujourd'hui la capacite do l'Europc à faire entendre sa voix dans les instantes internacionales? Ce nest pas dovant vous, mesdames et messieurs, los réprésentants d'un pays qui a longtemps soulfert de l'isolement, que je vanterai les avantages des pays ouverts sur l'extérieur.
Cloisonnée en petits marchés, l'Europe ne profiterait pas des économies d'échelles et ses entreprises n'ont pas encore atteint l'envergure utile que l'avenir déjà nous propose. Ses marches financiers sont étroits à côté de ceux des États Unis d'Amerique et du Japon, alors qu'une part important de lépargne mondiale y trouve sa source. Tout ce qui est consacré à la recherche se dissipe et pourtant nous alimentons chez nos concurrents mondiaux le mouvement puissant de ceux qui cherchent, de ceux qui trouvent. Brel, je ne vais pas devant vous plaider l'evidence mais rappeler que, là où une volonté politique est absente, les forces sont inutilement et dramatiquement dilapilées.
Or, ces atouts éxistent Vous l'avez dit, Monsieur le President, excellemment. Ils sont le fruit d'une culture, d'une tecnique qui n'ont d'équivalents nulle part ailleurs. Des activités nouveles, descentralisées, londées sur des strutures souples, riches en savoir faire s'ofrent à nous Elles exigent une capacité d'adaptation aux demandes du marché, une creativité, un sens du travail qui ne manquent certes pas aux européens, notamment à ceux du Sud dont vous êtes, comme et plus que nous. Rien, mesdames et messieurs, ne nous est interdit si nous en avons l'ambition.
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