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II SÉRIE-D — NÚMERO 54

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On estime que des millions de personnes sont victimes de la traite des êtres humains dans le monde et l'on

sait que les femmes et les enfants sont les plus vulnérables à ce crime.

Le 19 décembre 2022, la Commission européenne a proposé de renforcer les règles de prévention et de lutte

contre la traite des êtres humains. Chaque année, plus de 7000 personnes sont victimes de la traite des êtres

humains dans l'Union européenne. Ce chiffre est probablement beaucoup plus élevé, car de nombreuses

victimes ne sont pas détectées. Le coût annuel de la traite des êtres humains dans l'UE s'élève à 2,7 milliards

d’euros. La plupart des victimes sont des femmes et des filles, mais la proportion de victimes masculines est

également en augmentation, notamment pour l'exploitation du travail.

Les formes d'exploitation ont évolué ces dernières années, le crime prenant de nouvelles formes de

conditionnement (grooming) via Internet. Cela nécessite de nouvelles mesures au niveau de l'UE, car les

trafiquants profitent des possibilités de recruter, de contrôler, de transporter et d'exploiter les victimes, ainsi que

de transférer les profits et d'atteindre les utilisateurs à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE sans même être repérés.

L'un des aspects les plus inquiétants de cette réalité est le fait que les statistiques les plus récentes au niveau

européen montrent que les enfants constituent environ ¼ (22%) de toutes les victimes enregistrées dans l'espace

européen. Des efforts particuliers sont nécessaires pour la détection, l'identification, la protection et l'assistance

des enfants.

Dans ce contexte, et en parlant d'enfants, je me dois de commenter les au moins 6 000 enfants ukrainiens

que, selon un rapport de l'Université de Yale, les forces russes ont déplacés dans des camps et des installations

dans toute la Russie pour des adoptions forcées et un entraînement militaire.

Les allégations détaillées dans ce rapport, telles que l'enlèvement ou la détention d'enfants contre leur gré,

pourraient constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité. Selon les enquêteurs, le plus jeune

enfant dans les camps russes est âgé de 4 mois.

La lutte contre la traite des êtres humains exige une compréhension globale de ce phénomène, qui est

dynamique et complexe et dont les causes sont nombreuses.

La lutte contre la traite des êtres humains est une priorité pour le Portugal, qui est l'un des pays les plus en

pointe sur cette réalité.

Le rapport annuel sur la sécurité intérieure (RASI) de 2021 indique que les cas de signalisation de la traite

des êtres humains au Portugal ont augmenté de 38,9 % en comparaison avec l’année précédente. En 2021, 318

situations ont été identifiées, ce qui signifie une augmentation par rapport aux 229, de 2020.

Les chiffres officiels des femmes et des filles victimes de la traite à des fins d'exploitation sexuelle, qui sont

particulièrement bas au Portugal, sont à contre-courant des chiffres des autres pays de l'UE. Au Portugal, la

plupart des cas signalés en 2021 concernaient des hommes et leur objectif était l'exploitation du travail dans le

domaine de l'agriculture.

Conformément à la Convention de Palerme, entre 2007 et 2021, quatre plans nationaux de prévention et de

lutte contre la traite des êtres humains ont été mis en œuvre, toujours guidés dans une perspective de

collaboration étroite entre les différentes entités publiques et les organisations de la société civile.

Actuellement, le Vème plan d'action pour la prévention et la lutte contre la traite des êtres humains est en

vigueur, pour la période 2022-2025, et prend dûment en considération la lutte pour la réduction de la demande

qui favorise la traite. C’est l’une des priorités de la stratégie européenne susmentionnée. Décourager la demande

est l'une des mesures de prévention qui consiste à renforcer les actions visant à réduire la demande notamment

à accroître la criminalisation de l'utilisation consciente des services fournis par les victimes de la traite.

Les parlementaires ont un rôle fondamental à jouer à ce niveau de décision. C'est à nous de présenter et

d'approuver des mesures qui protègent les personnes vulnérables et combattent les réseaux de trafic illégal.

Je conclus en remerciant tout particulièrement le Président émérite, Gennaro Migliore, pour tout son

engagement dans ce domaine et pour avoir confié à l'APM la responsabilité de représenter la contribution

parlementaire au processus de révision de la Convention de Palerme.

Merci à tous pour votre attention.