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11 DE MAIO DE 1995

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Tous les participants doivent être imprégnés de l'esprit de la mission et adopter une attitude cohérente avec les différentes parties: belligérants, populations civiles, autres contingents, organisations non-gouvernementales, médias. Il s'agit en particulier de faire preuve d'une stricte neutralité vis-à-vis des factions, de ne jamais fraterniser, de ne pas prendre de décision dépassant son niveau dans les inévitables négociations. Dans ces opérations comportant un volet humanitaire, l'effort envers les populations les plus menacées doit être marqué par des actions empreintes de courtoisie et d'impartialité. Enfin, tout en affichant une grande compréhension vis-à-vis des journalistes et en leur accordant des facilités logistiques, il importe de conduire une véritable manœuvre médiatique. La transparence doit s'accompagner de directives et de consignes précises sur le langage à tenir.

L'ausage des armes n'est normalement autorisé qu'en cas de légitime défense. Cependant en certaines circonstances, il peut être fait appel au concept de légitime défense élargie afin de pouvoir réagir lorsqu'il existe une menace contre les populations placées sous notre protection ou lorsque l'on est empêché d'exécuter sa mission.

IV.— Le rôle des hommes

Finalement, quel que soit le type d'opération, l'homme joue toujours le rôle primordial. La capacité opérationnelle maximale d'une unité dépend de 3 facteurs essentiels:

4.1 — La valeur des cadres et notamment des commandants de bataillon et de compagnie. Placés dans des conditions d'engagement extrêmement complexes, ils doivent intégrer les facteurs diplomatiques, humanitaires et médiatiques dans la manœuvre militaire. Ils y parviennent grâce à leur compétence, à leur sang-froid, à une grande intelligence de la mission et des situations, à une capacité d'adaptation permanente, à leur rigueur dans l'exécution et à leur aisance dans l'expression.

4.2 — La qualité de tous les personnels professionnali-sés, c'est-à-dire disponibles immédiatement, expérimentés, polyvalents (qualifications multiples), et surtout sachant à tous niveaux prendre des initiatives pour mener avec succès des opérations comportant initialement beaucoup d'inconnues.

4.3 — Le moral enfin, étroitement lié à la cohésion des détachements, constitués dès le temps de paix et agissant sur le terrain aux ordres de leurs chefs habituels.

A quoi il y a lieu d'ajouter cette culture, fruit de l'expérience acquise par de nombreux personnels lors de mission extérieures.

C — L'Entraînement

Avant de décrire l'entraînement auquel est soumis le personnel de la 6e DLB je voudrais insister sur son importance. Une mission ONU en ex-Yougoslavie par exemple, est très différente, soit d'une action conventionnelle en Centre-Europe, soit d'une opération telle Desert-Storm en Irak ou encore d'une opération humanitaire telle celle qui a eu lieu l'été dernier au Rwanda.

Or notre préparation doit absolument concerner tous les types d'engagement: classique, ONU, action extérieure dans un cadre national ou multinational, etc..

Pour ce qui concerne les opérations placées sous l'égide des Nations-Unies, il est cependant nécessaire d'acquérir un certain nombre de savoir-faire spécifiques; leur

acquisition requiert des délais. Aussi, chaque fois que possible s'efforce-t-on de planifier la mission le plus en avance possible pour mener une préparation adaptée et parfaire la cohésion de l'unité.

Cette formation ONU se situe bien entendu à deux niveaux: individuel et collectif.

I — Formation individuelle

Les personnels, à tous les niveaux, suivent une formation individuelle. C'est ainsi que tous les cadres officiers et quelques sous-officiers, designés pour servir en ex-Yougoslavie, suivent un stage national suivant leur emploi: opérations, logistique et état-major.

Ces 3 stages, de 2 semaines chacun, visent tous à améliorer la connaissance du milieu et des procédures spécifiques ONU, ainsi qu'une nécessaire remise à niveau en langue anglaise.

Tous les programmes comprennent de nombreux témoignages de cadres ayant déjà servi en ex-Yougoslavie. À cette occasion de nombreux documents et mémentos sont remis aux stagiaires.

II — Formation collective

À cette préparation individuelle, adaptée à chaque niveau, s'ajoute la préparation collective, tout aussi indispensable.

On a vu que les missions n'étaient pas très classiques: escortes humanitaires, interposition, contrôle des armements. De surcroît il n'y a pas d'adversaire mais plusieurs belligérants, pouvant avoir selon le contexte et le moment, une attitude neutre, amicale ou agressive.

En tout état de cause, il s'agit de remplir la mission avec pour souci essentiel la sécurité de ses hommes. Mais dans ce contexte de paix, il faut être en mesure en permanence de faire face à une menace subite, donc de passer instantanément à la posture guerre.

Les savoir-faire particuliers sont nombreux et variés, je n'en citerai que quelques-uns pour illustrer mon propos:

La traversée d'un check-point tenu par des belligérants dont l'attitude est agressive voire hostile;

L'organisation et la protection de réunions d'autorité, de camps de réfugiés;

La livraison et la distribution de vivres à la population;

Les relations avec les ONG et les médias.

Tous ces savoir-faire font l'objet d'études et d'apprentissages, puis ils sont mis en œuvre au cours d'exercices aux différents niveaux. Cette préparation spécifique doit permettre à une unité d'être opérationnelle a 100 %, à partir du 1" jour de son arrivée sur le théâtre, dans un environnement de danger permanent. Le point d'orgue de cette préparation réside dans des camps de cohésion. D'une durée de 8 jours ils permettent de renforcer la cohésion des unités et de compléter ou de revoir divers savoir-faire et connaissances, de régler enfin de nombreuses formalités administratives.

Conclusion

En conclusion, je voudrais insistir sur le côté très particulier des opérations de J'ONU. En effet dans ces