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II SÉRIE-C — NÚMERO 23

I — Délais

, À côte des relevés planifiées, le déploiement soudain d'un bataillon de 1000 hommes en juillet 93 en ex-Yougoslavie a permis de confirmer:

La nécessité de soldats professionnels immédiatement disponibles;

La validité du système d'alerte Guépard qui permet de disposer sans préavis des cellules nécessaires dans les différentes armes et spécialités;

L'importance du transport maritime qui constitue le seul moyen pour projeter un volume de forces conséquent avec de nombreaux moyens lourds pour une opération de longue durée. Cependant, seul le transport aérien permet de concrétiser rapidement une présence militaire, symbole important sur le plan politique. Et dans certaines circonstances, comme au Rwanda, la vole aérienne s'avère quasiment le seul moyen de transport possible.

À titre d'exemple de mission inopinée, je voudrais revenir sur les conditions du départ en juillet 1993 d'un bataillon à Sarajevo:

Le 23 juin, l'ordre de mise sur pied est donné;

Le. 1er juillet, départ d'un élément précurseur fort d'un élément de commandement et d'une compagnie de combat par voie maritime; ce détachement arrive à Sarajevo le 7 juillet;

Le 10 juillet, 300 véhicules et 80 conteneurs sont embarqués à Toulon;

Le 17, 18 et 19 juillet, les personneles du bataillon font mouvement par voie aérienne à destination de Split où ils retrouvent leurs véhicules;

Le 22 juillet, le bataillon est à pied d'oeuvre à

! Sarajevo.

Ainsi en moins de 4 semaines, la division a mis sur pied et projeté un bataillon interarmes à base d'infanterie sur VAB, de blindes ERC90 — qu'elle ne possède pas organiquement — et de matériels génie, soit au total 800 hommes, 400 véhicules et 200 conteneurs.

Il — Constitution de la force

Pour toute opération, il s'agit d'abord de constituer la force. Ce problème est d'autant plus important qu'aux nécessaires limites chiffrées du pouvoir politique et (ou) de l'ONU s'ajoutent les capacités, elles aussi limitées, des moyens de mise en place, parfois à plusieurs milliers de qilorhètres de la métropole.

La principale difficulté se situe au niveau de la définition des missions en termes de capacités et de buts à atteindre, difficulté nécessairement plus importante dans une opération internationale.

III — L'expérience a cependant montré qu'il n'y avait pas de réelles différences, en matière de moyens entre peace keeping et peace making.

On peut donc tirer les enseignements suivants: 3.1 — La nécessite de disposer de nombreuses unités de mêlée (infanterie, arme blindée) pour remplir des missions demandant beaucoup de personnels: escortes

humanitaires, interposition, contrôle de zone, protection et évacuation de la population, aide humanitaire.

3.2 — La nécessite, même pour des missions de peace keeping, de posséder des armes lourdes (blindes, mortiers, canons d'artillerie, hélicoptères armés) seules à même de dissuader les belligérants. Ces aimes doivent bien entendu,

être adaptées au terrain et à la menace.

3.3 — De même a été confirmée la nécessite de disposer d'équipements adaptés pour protéger la vie de nos hommes, tel le casque Kevlar, le gilet pare-balles et des véhicules surs. Ainsi le VAB, véhicule de l'avant blindée, a sauté plusieurs fois sur des mines sans que jamais un des personneles à bord ne soit blessé gravement.

3.4 — Le rôle irremplaçable d'équipes spécialisées afin de mener des actions particulières (protection de personnalités, lutte contre le banditisme, extraction de personnes menacées...).

3.5 — L'importance croissante des éléments du génie. En effet si les besoins sont toujours aussi importans en matière de dépollution et de déminage, d'autres missions se développent: production d'énergie, épuration des eaux, remise en état d'infrastructures civiles.

3.6 — Le rôle primordial du soutien logistique, de plus en plus lourd, en raison des besoins énormes dans des opérations de longue durée, se déroulant souvent très loin du territoire national. Ainsi la fonction logistique représente maintenant 40% des effectifs participant à une opération. Les volumes considérables à acheminer demandent de gros moyens de transport et des délais d'acheminement importants: 7 et 5 jours en ex-Yougoslavie pour effectuer respectivement le traje Zagreb/Sarajevo et Split/Sarajevo (aller-retour) en raison de la rigueur du climat, des difficultés du relief et des actions des belligérants, voire de la population, bloquant les convois.

Dans le domaine du maintien en condition, l'Organisation de l'ONU s'accompagne d'une certaine lourdeur. Cependant, la procédure «Open Letter of Assistance» permet maintenant dans le cadre d'une enveloppe budgétaire de commander les pièces directement en France. Leur livraison demande aujourd'hui 1 mois quand il en fallait 6 auparavant quand la deman de devait être adressée à New-York.

3.7 — Santé: l'accent mis sur la sécurité de nos hommes se traduit par la mise en place systématique d'un poste de secours avec médecin au sein de chaque unité élémentaire (sensiblement 1 médecin pour 100 personnels). La facture en personnels de santé s'alourdit avec la mise en œuvre d'antennes chirurgicales. Si le stress de combat est limité, la présence de médecins psychiatres s'est avérée utile au Rwanda pour éviter les névroses, consécutives au ramassage de milliers de cadavres.

3.8 — La prise en compte du facteur humanitaire constitue un autre élément fondamental de ces interventions; en effet l'action humanitaire contribue à renforcer aux yeux de l'opinion mondiale le bien-fondé de l'opération. Afin de ne pas créer de concurrence et d'assurer un dialogue avec les ONG il convient de respecter le principe suivant: conserver la distinction entre l'aide d'urgence, mise en œuvre par les forces militaires, et l'aide gouvernementale à moyen terme ou plus spécialisée destinée à être gérée par les agences humanitaires.

3.9 — Les règles d'engagement et de comportement: Toutes les opérations récentes ont mis en évidence

l'importance capitale des règles d'engagement et de comportement. Ces règles fixent le cadre d'action, les limites et le degré d'initiative des personnels face aux diférentes situations. Elles doivent être connues de tous.