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19 DE OUTUBRO DE 2013

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Et lorsqu’elles parviennent à porter plainte, les auteurs ne sont pas toujours condamnés.

Donc oui, il s’agit bien de dévoiler ce qui est rendu invisible.

Par les femmes qui ont peur, craignent pour leurs enfants, leur famille.

Par les auteurs qui agissent à l’abri du foyer.

Par le pouvoir judiciaire, qui reste encore insuffisamment formé.

Par la société dans son ensemble qui peine à se débarrasser du schéma patriarcal

Face à une telle situation, c’est bien à l’Etat de lever le voile.

Il a la responsabilité d’assurer la sécurité des citoyennes et des citoyens. C’est la raison pour laquelle il doit

se doter de moyens suffisants. Je ne parle pas forcément de moyens financiers, bien que ceux-ci soient

également nécessaires et ne devraient pas être réduits en période de crise.

Je me réfère tout d’abord à un arsenal juridique nouveau, moderne, efficace. Des normes visant à éradiquer

la violence de genre et la violence domestique en luttant sur tous les fronts en même temps.

Il s’agit en effet de prévenir la violence, de protéger les victimes et de punir les auteurs.

SITUATION EN FRANCE

La France a manifestement décidé de rendre la question des violences visible.

Et je m’en réjouis.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Madame Najat Vallaud-Belkacem, ministre française des droits des

femmes, à plusieurs reprises. En juin dernier, nous avons eu le plaisir de l’accueillir à une réunion de la

Commission sur l’égalité et la non-discrimination de l’Assemblée parlementaire dont je suis Vice-Président.

Lors de cette réunion, Mme Vallaud-Belkacem a notamment mentionné les différentes mesures portées par

le projet de loi sur l’égalité hommes-femmes, dont un chapitre conséquent est dédié aux violences faites aux

femmes.

Elle expliquait les nouvelles dispositions qui seront proposées concernant le mariage forcé ou encore

l’excision, deux pratiques qu’on peut qualifier d’invisibles et qui pourtant sont bien plus nombreuses qu’on ne le

croit et influent radicalement sur la vie des femmes qui en sont victimes.

Comme annoncé par Mme la ministre, ces nouvelles dispositions devraient permettre dans un avenir

proche la ratification de la Convention sur la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes, dite

Convention d’Istanbul.

Je l’espère de tout cœur.

Ces développements en France et dans d’autres pays montrent que l’Europe peut et doit être un levier pour

faire avancer les droits des femmes.

HISTORIQUE

Il me semble essentiel de revenir rapidement sur l’action du Conseil de l’Europe en matière de lutte contre

les violences faites aux femmes.

Dès 1990, le Conseil de l'Europe a pris une série d'initiatives pour promouvoir la protection des femmes

contre la violence.

L'Assemblée parlementaire a réclamé l’adoption de normes juridiquement contraignantes sur la prévention,

la protection et les poursuites relatives aux formes les plus graves et les plus répandues de violence sexiste.

Entre 2006 et 2008, alors que des études révélaient l'ampleur du problème en Europe, le Conseil de

l’Europe a mis en place une campagne européenne de lutte contre la violence à l'égard des femmes.

J’ai eu la chance d’être directement impliqué dans cette campagne.

Plus de 200 actions ont été menées au niveau des parlements nationaux pour sensibiliser l’opinion publique

sur les questions des violences.

Je reste convaincu que ce type d’action à grande échelle est essentiel.

Cette campagne a montré à quel point les réponses nationales à la violence à l'égard des femmes et à la

violence domestique variaient d’un pays à l’autre.