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6 DE DEZEMBRO DE 2014

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des personnes prostituées. C'est ce que j'ai fait pour préparer mon rapport sur la « Prostitution, traite et

esclavage moderne en Europe » pour l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

L'origine du rapport

Le point de départ était une motion que j'ai déposée, avec plusieurs collègues, pour suggérer que la

criminalisation de l'achat de services sexuels, telle qu’introduite pour la première fois par la Suède, était le

meilleur moyen de lutter contre la traite. Il n’est pas vraiment nécessaire d'expliquer à ce public aujourd’hui que

la loi suédoise sur la prostitution repose sur l'idée que les personnes prostituées sont victimes d'un système,

qu’elles ne sont pas des criminelles, et que le moyen le plus efficace pour réduire la prostitution est de cibler

ceux qui achètent des services sexuels, et non pas ceux qui les vendent. Et, comme la grande majorité des

personnes prostituées est victime de la traite des êtres humains, réduire la prostitution est essentiel à la lutte

contre la traite.

Par contre, j'estimais nécessaire d'expliquer ces concepts à mes collègues de l'Assemblée parlementaire et,

à travers eux, aux parlements et gouvernements des 47 États membres du Conseil de l'Europe. La plupart de

ces pays ne partage pas, ou pas encore, l'approche de la Suède à envers la prostitution. Certains ne la

connaissaient peut-être pas. D'autres se préparaient à discuter des réformes législatives qui pourraient les

amener à se conformer à cette approche.

J'ai estimé nécessaire d'établir un rapport pour l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur le lien

entre la prostitution et la traite en Europe et d'avoir une résolution adoptée par l'Assemblée parlementaire, pour

trois raisons au moins :

- Tout d'abord, parce que tous les pays européens sont touchés par le fléau que représente la traite des

êtres humains, que ce soit comme pays d'origine, de transit ou de destination – souvent, les trois

questions/sujets choses sont combinées/combinés. C'est, dans une large mesure, une question internationale,

qui exige une réponse internationale.

- Deuxièmement, parce que l'Assemblée parlementaire a une valeur ajoutée : c'est le « Parlement des

droits de l'homme » pan-européen, et je crois que la prostitution et le trafic devraient être traités, sous l'angle

des droits de l'homme, et pas simplement comme des questions sociales ou criminelles. Les droits de l'homme

des personnes prostituées, que certains appellent « travailleurs/travailleuses du sexe » et aussi les droits de

l'homme des victimes de la traite.

- Et enfin, parce que j'étais au courant de la manière dont la Suède faisait face à ce défi, et j'ai pensé que

cela valait la peine d'en apprendre plus sur cela et éventuellement de le partager avec les législateurs et les

décideurs du reste de l'Europe.

Dès le début, il s'agissait d'étudier la législation suédoise et éventuellement de l’indiquer en tant que modèle

à d’autres Etats membres du Conseil de l'Europe. Plus tard, j'ai proposé de changer le titre, de "Criminaliser

l'achat de services sexuels comme un moyen de lutter contre la traite des êtres humains" en « Prostitution,

traite et esclavage moderne en Europe », car le rapport a progressivement étendu son champ d'application. Et

aussi, comme dans un roman policier, pour laisser l'auditoire trouver une solution à la fin de l'histoire, et pas

déjà dans le titre.

La préparation du rapport

Je suis donc allé en Suède d'abord, puis en Suisse, Allemagne et aux Pays-Bas.

J'ai rencontré une variété d’interlocuteurs : collègues parlementaires, fonctionnaires, membres

d’organisations non gouvernementales et autres représentants de la société civile.

J'ai aussi parlé avec les représentants des, entre guillemets, « travailleurs du sexe ». En Suède et dans les

autres pays que j’ai visités, les représentants des personnes prostituées m'ont dit que la plupart d'entre elles

avait choisi cette activité librement. J'ai écouté attentivement et respectueusement, mais je ne pense pas que

ce qu'elles disaient était exact. Elles étaient en fait des représentants de la « vieille garde ».